Nicolas Sarkozy se trompe rarement de cible et de public. Mercredi soir 2 juillet sur TF1, l’ancien président ne s’est pas adressé aux Français, il a parlé d’abord aux militants de l’UMP qui se cherchent un chef depuis 2012. Un chef de guerre, de préférence. Un chef de droite qui attaque la gauche et qui sait, quand il le faut, politiser un événement quel qu’il soit.
D’où sa violente charge contre le pouvoir en place et contre le Syndicat de la magistrature. En 20 minutes d’interview –préenregistrée- Nicolas Sarkozy n’aura épargné personne. Ni «monsieur Hollande» et son gouvernement, ni les «deux dames», les juges d’instruction en charge de son dossier.
L’ancien président a tout noté : le «mensonge» de Christiane Taubira qui avait nié être au courant du contenu des écoutes de Sarkozy ; la bévue (volontaire ?) de Manuel Valls expliquant mercredi matin, au mépris de la présomption d’innocence, que «les faits sont graves», en oubliant d’utiliser le mode conditionnel et les précautions d’usage ; celle de Michel Sapin il y a quelques semaines se laissant aller à dire que Sarkozy, «on s’en occupe». De quoi prouver selon lui «l’instrumentalisation» de la justice par le pouvoir socialiste.
Un retour différent de ce qu’il avait prévu
«Profondément choqué», l’ancien président a lu face caméra la lettre peu amène que lui avait envoyé le président du Syndicat de la magistrature après sa défaite. De quoi prouver selon lui, si l’on y ajoute la fâcheuse affaire du «Mur des cons», la partialité de la juge Claire Thépaut, membre de ce syndicat. «On a voulu m’humilier, me diffamer», a-t-il insisté en dénonçant sa garde à vue et sa rencontre avec les juges à 2h du matin. Va-t-il demander leur désaisissement ? Il a laissé entendre qu’il pourrait prendre «des initiatives» dans ce sens.
Efficace sur la forme comme toujours, l’ancien chef de l’Etat a été moins convaincant sur le fond des dossiers qui lui sont reprochés. Nicolas Sarkozy avait rêvé d’un autre retour sur la scène médiatique après deux ans de silence. Voici quelques mois, il pensait encore s’adresser aux Français pour leur parler de la France. Sa mise en examen pour trafic d’influence et corruption active l’a conduit à s’exprimer plus vite que prévu. Et à parler de lui… ce que ses conseillers lui avaient plusieurs fois recommandé d’éviter.
Un message à l’UMP
Mais difficile de faire autrement lorsque les soutiens se font si rares : quelques mots d’amitié d’Alain Juppé ce matin. Pour le reste… Hormis les sarkozystes historiques, personne ne s’est vraiment précipité pour le défendre. Il n’avait donc d’autre choix que d’être son propre avocat au journal de 20h de TF1 et simultanément sur Europe 1.
Que puis-je faire d’autre que de prendre les Français à témoin ?», s’est-il exclamé.
Les Français ? Il leur bien peu parlé, sauf pour évoquer brièvement en fin d’émission, leur inquiétude et leurs souffrances. Mais aux militants de l’UMP, «à tous ceux qui m’ont soutenu» en 2012, il a tenu à préciser que «pas un centime» de sa campagne n’avait été financé de manière illégale, renvoyant Bygmalion et l’ancienne direction du parti, autrement dit Jean-François Copé, dos-à-dos. Et en évitant soigneusement de répondre aux questions sur les aveux de Jérôme Lavrilleux. Aux militants de l’UMP, il a clairement laissé entendre qu’il serait candidat à la présidence de l’UMP à la fin de l’été. «Je ne suis pas un homme qui se décourage face aux vilenies et aux manipulations politiques». Avis aux ténors de l’UMP qui pensaient en être débarrassés.
Carole Barjon – Le Nouvel Observateur
D’où sa violente charge contre le pouvoir en place et contre le Syndicat de la magistrature. En 20 minutes d’interview –préenregistrée- Nicolas Sarkozy n’aura épargné personne. Ni «monsieur Hollande» et son gouvernement, ni les «deux dames», les juges d’instruction en charge de son dossier.
L’ancien président a tout noté : le «mensonge» de Christiane Taubira qui avait nié être au courant du contenu des écoutes de Sarkozy ; la bévue (volontaire ?) de Manuel Valls expliquant mercredi matin, au mépris de la présomption d’innocence, que «les faits sont graves», en oubliant d’utiliser le mode conditionnel et les précautions d’usage ; celle de Michel Sapin il y a quelques semaines se laissant aller à dire que Sarkozy, «on s’en occupe». De quoi prouver selon lui «l’instrumentalisation» de la justice par le pouvoir socialiste.
Un retour différent de ce qu’il avait prévu
«Profondément choqué», l’ancien président a lu face caméra la lettre peu amène que lui avait envoyé le président du Syndicat de la magistrature après sa défaite. De quoi prouver selon lui, si l’on y ajoute la fâcheuse affaire du «Mur des cons», la partialité de la juge Claire Thépaut, membre de ce syndicat. «On a voulu m’humilier, me diffamer», a-t-il insisté en dénonçant sa garde à vue et sa rencontre avec les juges à 2h du matin. Va-t-il demander leur désaisissement ? Il a laissé entendre qu’il pourrait prendre «des initiatives» dans ce sens.
Efficace sur la forme comme toujours, l’ancien chef de l’Etat a été moins convaincant sur le fond des dossiers qui lui sont reprochés. Nicolas Sarkozy avait rêvé d’un autre retour sur la scène médiatique après deux ans de silence. Voici quelques mois, il pensait encore s’adresser aux Français pour leur parler de la France. Sa mise en examen pour trafic d’influence et corruption active l’a conduit à s’exprimer plus vite que prévu. Et à parler de lui… ce que ses conseillers lui avaient plusieurs fois recommandé d’éviter.
Un message à l’UMP
Mais difficile de faire autrement lorsque les soutiens se font si rares : quelques mots d’amitié d’Alain Juppé ce matin. Pour le reste… Hormis les sarkozystes historiques, personne ne s’est vraiment précipité pour le défendre. Il n’avait donc d’autre choix que d’être son propre avocat au journal de 20h de TF1 et simultanément sur Europe 1.
Que puis-je faire d’autre que de prendre les Français à témoin ?», s’est-il exclamé.
Les Français ? Il leur bien peu parlé, sauf pour évoquer brièvement en fin d’émission, leur inquiétude et leurs souffrances. Mais aux militants de l’UMP, «à tous ceux qui m’ont soutenu» en 2012, il a tenu à préciser que «pas un centime» de sa campagne n’avait été financé de manière illégale, renvoyant Bygmalion et l’ancienne direction du parti, autrement dit Jean-François Copé, dos-à-dos. Et en évitant soigneusement de répondre aux questions sur les aveux de Jérôme Lavrilleux. Aux militants de l’UMP, il a clairement laissé entendre qu’il serait candidat à la présidence de l’UMP à la fin de l’été. «Je ne suis pas un homme qui se décourage face aux vilenies et aux manipulations politiques». Avis aux ténors de l’UMP qui pensaient en être débarrassés.
Carole Barjon – Le Nouvel Observateur
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